Le feuilleton des Éphémérales

Si les Éphémérales étaient initialement un modeste projet de land art, ils se sont rapidement imposés comme un vaste programme éditorial écrit et illustré par ma pomme et publié, faute de mieux, aux éditions du même nom. Créé à parution du premier ouvrage, ce blog nous balladera dans les coulisses de ce projet jusqu'à sa clôture en 20??. Ecrivez-moi

vendredi 14 mai 2010

Zhou !

C'est vrai que j'ai pris mon temps.
C'est vrai que je me suis faite plutôt discrète dans la blogosphère ces derniers mois… Mais pour tout dire, j'avais beaucoup à faire et peut-être peu à en dire. En fait, le livre des Errances qui part la semaine prochaine chez l'imprimeur, a servi de miroir au travail que j'accomplissais. Je le faisais, le racontais, tout en parlant d'autres choses… et je me trouvais un peu tarie devant mon ordinateur à me demander ce que je pouvais dire de plus.
2008 : deux ans déjà que les Éphémérales ont pris racine dans le jardin de Coste Belle. Deux années que les saisons se succèdent sur ces totems, créant l'événement à chacun de mes passages. Deux années à observer et une à lire et relire, dessiner et redessiner, peindre et repeindre, écrire et réécrire en suivant les marches de mon esprit d'escalier.
Dessins, photos, toiles, sculptures, livres, etc. Les Éphémérales compteront quelques saisons, plein d'épisodes et des bonus, des trucs et des machins. C'est que le début : un premier livre and NOW… THE BLOG !

Deux amants sous un cognassier


Je les avais trouvés enlacés l’un à l’autre, embrassés de brindilles. Arbre parmi les arbres, le bloc de leur corps emmélés se parait de saisons.
Je voulais croire que la sève les parcourait depuis l’aube des temps, qu’elle avait creusé des sillons de plaisir sur leurs chairs, comme autant de nervures tendues vers l’extase. À force d’étreintes, elle aurait transformé la soie de leur peau en bois rugueux.

La réalité était toute autre.
J’avais planté collés-serrés des restes de l’ancien toit. J’avais ajouté : une vasque de liège dans laquelle j’avais cru apercevoir l’ombre d’une fesse, sept branches de prunier que le vent d’hiver avait malmenées et la neige achevées, cent cheveux d’herbe brûlés par le gel ; enfin, une plante à croissance rapide qui bientôt les envelopperait.

Depuis lors, j’observais la vie reprendre ses droits sur le corps de mes Éphémérales amants.


Les Ephémérales
Le livre des Errances
Épisode 1
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