Le feuilleton des Éphémérales

Si les Éphémérales étaient initialement un modeste projet de land art, ils se sont rapidement imposés comme un vaste programme éditorial écrit et illustré par ma pomme et publié, faute de mieux, aux éditions du même nom. Créé à parution du premier ouvrage, ce blog nous balladera dans les coulisses de ce projet jusqu'à sa clôture en 20??. Ecrivez-moi

vendredi 5 novembre 2010

EXPO

Les Éphémérales s'exposent à l'atelier : peintures, photos passe muraille, installations, dessins.C'est ouvert le 26 novembre prochain et sur rendez-vous les 27 et 28.

Pour charger l'invitation, cliquez ici

À très bientôt

lundi 19 juillet 2010

Amo, ergo sum. Et toc !

Il est en amour des temps d’extase, des instants de fusion, de partage absolu. On y croque l’étincelle de toute une vie et cela vaut pour une éternité. J’aurais voulu croire que c’était juste ça l’amour : extatique, fusionnel, généreux… et mes deux amants de finir, tels Philémon et Baucis, changés en arbre nourricier.

Alors je lançais des grains de pollen en l’air et les regardait choir, attendant une multitude, des naissances à la pelle. 

Mais je vis mes amants, dos à dos, se désunir dans un fragment de soleil alors même que je croyais célébrer le printemps dans une explosion de jaune et de bleu…




La suite fut plus déprimante encore : solitude navrante d’un amour amputé, précipité vers la chute ;  bouquet éparpillé dont les fleurs se sont brisées sur un coin de nappe blanche… Il y avait eu discorde, rupture, comme il arrive parfois, dans la vraie vie. 


 


« Y a de la haine » et « il faut bien qu’on la mette kekpart », chantaient les Rita. Et tout cela à cause d’un rouge sang que mon hymne estival avait laissé pénétrer la toile.



D’humeur chagrine, j’ai laissé encre et eau de mêler librement, sans prendre garde aux gouttes que mon pinceau bavait sur le papier. Dans cette fragilité, cette maladresse acte manqué, mes grains de pollen, sphères d’Aristophane avant la scission, s’apprêtèrent à toucher une toute jeune famille.



Décidément, je n’avais pas très envie de m’appesantir sur les douleurs. Ce n’était ni ma place, ni mon désir.

« Amo ergo sum ! », vous dis-je !

Sur ces paroles résolues, je retourne à Coste Belle voir le polygonum embrasser mes amants. Je pars goûter les fraises des bois qui peut-être auront mûri à leur pied. Bref, je m’en vais savourer les couleurs, les vibrato et les odeurs de mon « rempart de brindilles ». 

Je me fais la belle au jardin des Éphémérales.

Très bel été à tous.

Anne

PS : les deux toiles passe-muraille (Complémentaires de printemps et Complémentaires d'été - technique mixte sur et sous toile) sont au petit format (Ah ! les rigueurs budgétaires  ;-(( ) 40 x 40 cm. Les photos sont des photos passe-muraille de ces deux toiles. Les encres sur papier torchon (dans l'ordre : la Discorde, la Rupture, la Relève) sont au format 23 x31 cm. 

 

 

dimanche 13 juin 2010

ballade en pays briochin


Voilà. C'est fait. Une partie des illustrations du livre des Errances et les mots qui les accompagnent ont quitté l'atelier Popincourt pour se délocaliser jusqu'à fin juillet sur les côtes armoricaines. Un petit coin lecture pour voir en vrai et consulter une copie du bouquin.

Énorme cerise sur le gateau : il y a plein d'autres artistes — et des meilleurs — à voir à la galerie du Point Virgule et à la Briqueterie de Langueux.

Surtout, il y a la baie à marée basse, au couchant, quand les lumières tracent des lignes brisées sur le sable crépusculaire. Tellement beau qu'il m'est venu l'envie de garder en mémoire les voyages de mes Éphémérales. Encore un livre à venir à la collection, il pourrait s'appeler Promenades éphémérales et pourrait commencer comme ça, avec une photo qui s'appelle Mémoires.


Je présenterai les clichés de la première promenade éphémérale (j'ai la prétention de croire qu'il y aura d'autres voyages, toutes mes confuses) à mon atelier du 24 au 27 juin prochain.
Ceci dans le cadre de l'exposition Dis Ptique, petit hommage à mes muses poétiques (on en profitera pour découvrir les illustrations du livre des Errances que j'ai laissées à Paris, soit une vingtaine…) Here comes THE flyer. You're welcome !

jeudi 3 juin 2010

Les Errances prennent la route

Soigneusement emballés, les Errances prennent la route pour Saint-Brieuc avec les Germinales.
Emballage party :




mardi 1 juin 2010

Show time à Saint Brieuc














Le livre des Errances est paru. 20 exemplaires numérotés et signés (il en reste 15) sur un beau papier satiné…

Présentation officielle en baie de Saint-Brieuc samedi prochain, dans le cadre de l'exposition collective Dérives végétales qui se tiendra sur deux lieux : La briqueterie d'une part (parc de Boutdeville - j'y présenterai dans l'ancien four des sculptures avec des végétaux morts datant de 2008 et quelques oeuvres peintes avec les mêmes matériaux sur toiles et sur papier) ; la galerie du Point Virgule dans l'espace Le Grand Pré à Langueux (juste à côté), d'autre part. C'est là que j'installerai les toiles et une sélection des encres du livre des Errances, ainsi qu'une quinzaine de photos et gâchis.

Pour les infos complémentaires sur l'exposition Dérives végétales, c'est sur le site officiel de la commune en cliquant .
Pour se faire une tite idée de ce que j'y montre (mon petit dossier de presse), c'est ici.
Pour les adeptes de la lecture à l'écran (64 pages, quand même, mais beaucou d'images), l'intégrale du livre des Errances est .
Pour ceux qui préfèrent le papier, contactez-moi.

Quand à moi, je retourne à mes emballages et soigne mes angoisses : je charge ce soir et je crains que le coffre ne soit un peu étroit et mes cinq étages fort pénibles. ;-))

Bonne fin de semaine et rendez-vous la semaine prochaine pour des nouvelles de l'expo armoricaine.

vendredi 14 mai 2010

Zhou !

C'est vrai que j'ai pris mon temps.
C'est vrai que je me suis faite plutôt discrète dans la blogosphère ces derniers mois… Mais pour tout dire, j'avais beaucoup à faire et peut-être peu à en dire. En fait, le livre des Errances qui part la semaine prochaine chez l'imprimeur, a servi de miroir au travail que j'accomplissais. Je le faisais, le racontais, tout en parlant d'autres choses… et je me trouvais un peu tarie devant mon ordinateur à me demander ce que je pouvais dire de plus.
2008 : deux ans déjà que les Éphémérales ont pris racine dans le jardin de Coste Belle. Deux années que les saisons se succèdent sur ces totems, créant l'événement à chacun de mes passages. Deux années à observer et une à lire et relire, dessiner et redessiner, peindre et repeindre, écrire et réécrire en suivant les marches de mon esprit d'escalier.
Dessins, photos, toiles, sculptures, livres, etc. Les Éphémérales compteront quelques saisons, plein d'épisodes et des bonus, des trucs et des machins. C'est que le début : un premier livre and NOW… THE BLOG !

Deux amants sous un cognassier


Je les avais trouvés enlacés l’un à l’autre, embrassés de brindilles. Arbre parmi les arbres, le bloc de leur corps emmélés se parait de saisons.
Je voulais croire que la sève les parcourait depuis l’aube des temps, qu’elle avait creusé des sillons de plaisir sur leurs chairs, comme autant de nervures tendues vers l’extase. À force d’étreintes, elle aurait transformé la soie de leur peau en bois rugueux.

La réalité était toute autre.
J’avais planté collés-serrés des restes de l’ancien toit. J’avais ajouté : une vasque de liège dans laquelle j’avais cru apercevoir l’ombre d’une fesse, sept branches de prunier que le vent d’hiver avait malmenées et la neige achevées, cent cheveux d’herbe brûlés par le gel ; enfin, une plante à croissance rapide qui bientôt les envelopperait.

Depuis lors, j’observais la vie reprendre ses droits sur le corps de mes Éphémérales amants.


Les Ephémérales
Le livre des Errances
Épisode 1
Voir l'épisode