vendredi 14 mai 2010
Deux amants sous un cognassier
Je les avais trouvés enlacés l’un à l’autre, embrassés de brindilles. Arbre parmi les arbres, le bloc de leur corps emmélés se parait de saisons.
Je voulais croire que la sève les parcourait depuis l’aube des temps, qu’elle avait creusé des sillons de plaisir sur leurs chairs, comme autant de nervures tendues vers l’extase. À force d’étreintes, elle aurait transformé la soie de leur peau en bois rugueux.
La réalité était toute autre.
J’avais planté collés-serrés des restes de l’ancien toit. J’avais ajouté : une vasque de liège dans laquelle j’avais cru apercevoir l’ombre d’une fesse, sept branches de prunier que le vent d’hiver avait malmenées et la neige achevées, cent cheveux d’herbe brûlés par le gel ; enfin, une plante à croissance rapide qui bientôt les envelopperait.
Depuis lors, j’observais la vie reprendre ses droits sur le corps de mes Éphémérales amants.
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Le premier épisode des Errances a été tiré en 100 exemplaires numérotés et signés. Chaque exemplaire comprend un dessin original en page 2. Sur les 55 premiers exemplaires, un dessin original détachable a été ajouté.
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